Pendant la bataille, les français sont pris à revers par les autrichiens.
Les soldats décident d'eux-mêmes de regagner l'île de Lobau.



  Après la grande campagne de 1806-1807 en Prusse et en Russie, la France était à son apogée. Mais la "sale affaire d'Espagne" a entraîné Napoléon dans une situation inextricable, l'obligeant à intervenir personnellement. L'Autriche a pensé que c'était pour elle le moment de se relever et de reprendre sa place prédominante en Europe. Elle leva une armée de 300 000 hommes, plus une réserve de 200 000 soldats (à force de défaites, les autrichiens sont devenus prévoyants...). C'est enfin l'Angleterre qui finance le tout, beaucoup trop même, vu l'état de ses finances (le blocus continental, mis en place en 1806, leur interdisant l'accès au commerce européen, l'a énormément ruinée). Napoléon réunit le plus de monde possible. Il dispose de 250 000 hommes utilisables immédiatement, un corps de réserve de 60 000 hommes commandés par Junot, la Garde bien sûr dirigée par Bessières, et enfin les polonais de Poniatowski, prêts à donné leur vie pour leur nouveau chef, au nombre de 16 000. Le 17 avril, les armées françaises se mettent en marche. Elles vont remporter cinq victoires en quatre jours : Tengen le 19, Abensberg le 20, Landshut le 21, Eckmühl et Ratisbonne le 23. Napoléon s'installe ensuite à Vienne désertée par la famille impériale autrichienne. Tous les ponts ont été détruits par l'archiduc Charles, le propre frère de l'Empereur, et Napoléon donne l'ordre d'en construire de nouveaux. Il s'installe sur l'île de Lobau avec ses hommes, et prépare son attaque...

  Le 21 mai, très tôt le matin, 45 000 français traversent le fleuve et fondent sur les avants-gardes ennemis. Mais l'Autriche met en place sa contre offensive. Cinq régiments, rangés en colonne, partent à l'assaut. Bientôt les armées françaises sont acculées à la défensive. Une des divisions de Masséna est retranché dans la ville d'Essling. Le maréchal Lannes s'est porté en renfort. Le soir, les deux armées organisent une pause. Le lendemain, Napoléon a obtenu des renforts supplémentaires. Il attaque alors le premier, avec le corps de Davout. Lannes sera le pilier : l'issue de la bataille résultera de son efficacité. Les autrichiens réussissent à scinder l'armée française, suivant la technique chère aux Alliés. A 11 heures, Napoléon se trouve dans une mauvaise passe. Celui-ci galvanise ses troupes : il sait maintenant que l'archiduc va tenter de les refouler vers le fleuve, ce qui, si il y parvient, sera une hécatombe pour les français. Il envoie tous ses généraux à l'attaque. Et soudain un des plus terribles malheurs de sa vie le frappe : le maréchal Lannes, son meilleur officier, son meilleur ami, est gravement blessé aux jambes. Il refuse d'abord de le croire. Puis il le perçoit, étendu, agonisant. Il ne peut contenir ses larmes. Corvisart, le médecin personnel de sa Majesté, est formel : le grand maréchal Lannes, duc de Montebello, va mourir, ce n'est qu'une question d'heures. Napoléon décide de le veiller jusqu'au bout. Devant l'impassibilité guerrière de leur chef, certes compréhensible, mais très dangereuse, les officiers de la Grande Armée hésitent entre repasser le fleuve pour éviter le désastre tant redouté, ou bien continuer à lutter. Ils choisissent la seconde option, d'autant que Davout vient d'arriver avec ces troupes. Oui mais voila, le pont s'écroule, coupant ainsi l'arrivée des renforts. Napoléon remis sur pied tant bien que mal n'a plus le choix, il doit résister jusqu'au rétablissement du pont, où le Génie dirigée par l'infatigable Bertrand se tut à la tâche constamment. De son côté, Davout envoie par petits bateaux des munitions et des vivres. L'affrontement continue, plus terrible que jamais. Napoléon, fatigué physiquement et moralement comme la plupart de ses troupes, décide d'ordonner le replis car le pont vient tout juste d'être réparé. On ramasse les blessés dans la nuit du 22 au 23, et l'armée française repart en direction de Vienne.

  Essling est une bataille mitigée, avec des pertes pratiquement identiques dans chaque camps. La mort du maréchal Lannes provoque deux sentiments chez les autrichiens : d'un côté, tout en saluant par les honneurs un ennemi loyal, ils exultent à l'idée que Napoléon est privé d'un très bon "lieutenant". Mais ils aussi terriblement inquiets de la réaction de l'Empereur, impitoyable d'ailleurs, qui surviendra à Wagram...

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