L'armée de l'Empereur, après les incroyables victoires de Iéna et Auerstaëdt, prend position sur les terres russes (bientôt polonaises après le traité de Tilsit). Six mois de marches et de regroupements stratégiques visant à détruire l'armée d'Alexandre Ier pour obtenir la paix. Celle-ci, déjà bousculée à maintes reprises, s'est repliée en bon ordre derrière la Vistule. Bennigsen, le commandant en chef des armées russes, a conçu un plan démoniaque, visant à couper l'armée française en deux. Celle-ci d'étend de la Baltique à Varsovie, avec Lannes et Murat en pointe. En décembre 1806, les français ignorent toujours la position réelle de l'ennemi. Ce n'est que par hasard que les éclaireurs du 54ème régiment d'infanterie du maréchal Ney ont repéré les feux des bivouacs russes. Ils ont même découvert que des rescapés prussiens de Iéna et Auerstaëdt (tout de même 10 000 hommes) sont présents pour soutenir Bennigsen et ses troupes. Toute cette armée est maintenant cantonné dans la ville de Preussisch-Eylau...
Napoléon se présente devant l'ennemi le 7 février. La ville est reconquise rue par rue, maison par maison. Les fantassins russes se sacrifient pour permettre à leurs artilleurs de se replier. Le lendemain, seul le cimetière d'Eylau est encore sous la main russo-prussienne. L'Empereur envoie la division du maréchal Augereau, qui encercle le périmètre. Soudain, une tempête de neige éclate, et les pauvres français, aveuglés par les bourrasques, se font décimer par la mitraille russe. L'étau se referme, et les soldats d'Augereau sont obligés de battre en retraite. A quelques kilomètres de là, le reste de l'armée assiste à la mort de leur frères d'armes, impuissants et tristes. Le brouillard se lève enfin, et Napoléon joue ses dernières cartes. Il crie à Murat : "Nous laisseras-tu dévorer par ces gens-là ?". Le fier cavalier ne lui répondit pas, et après concertation avec le général Savary qui a remplacé Lannes blessé, réunit tous les cavaliers disponibles. Pas moins de quatre-vingts escadrons font trembler le sol, plus de 8 000 cavaliers ébranlent la ville ! C'est d'ailleurs la plus puissante charge de cavalerie de l'Histoire. Les ennemis sont écrasés, et battent en retraite. Mais la situation n'est pas finie pour autant : Bennigsen fait donner la Garde Russe et attaque celle de Napoléon. Les cavaliers impériaux, déjà épuisés par la charge folle qu'ils viennent d'effectué, n'entendent pas les appels incessants de l'infanterie française. Soudain, on attend au Nord le canon tonner. C'est le maréchal Ney, qui a parcourut avec ses hommes 79 kilomètres la veille, qui est à présent sur le champs de bataille. Bennigsen donne l'ordre de la retraite. Il s'enfuit à l'aube du 9 février 1807, laissant derrière 20 000 morts et disparus. Napoléon, malgré tout vainqueur, a perdu 12 000 hommes, dont huit généraux. Augereau est blessé durement, et sans l'intervention spéciale du chirurgien Larrey, il serait probablement décédé, suite à ses blessures.
C'est la première grande semi-victoire de l'Empire. La bataille d'Eylau a prouvé que la Grande Armée n'est pas invincible. Les russes se considèrent même comme les vainqueurs dans cet affrontement. Mais la défaite cuisante de Friedland va effacer tous les espoirs ennemis...
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