L'armée d'invasion de l'Angleterre, basée à Boulogne, a dû quitter ses positions pour la frontière autrichienne. L'amiral Villeneuve, commandant de la flotte française, doit, selon les ordres de l'Empereur, détruire le maximum de navires anglais. Une première attaque le 25 septembre 1805 sur l'amiral anglais Caldwell a été plutôt satisfaisante : un vaisseau a été détruit, deux autres sont très endommagés, et plus important encore, l'Espagne s'engage dans cette guerre maritime au côté des français. En Angleterre, c'est la panique : les députés ont peur de la destruction de leur flotte ; ne plus être maître des mers serait pour eux une hécatombe. Ils hésitent à voter la guerre. Mais l'amiral Nelson prend les commandes de la flotte, ce qui rassure un peu les anglais. Celui-ci, se sachant en infériorité numérique, va chercher le combat à outrance. Villeneuve, malgré ses atouts, n'est pas rassuré du tout : la situation est tout à fait paradoxale. Les navires français et espagnols longent les côtes méditerranéennes. Nelson va tout faire pour les retrouver avant le passage de Trafalgar, pour une raison obscure. Il réussit son objectif, et les deux armées se rencontrent le 21 à midi...
La bataille s'engage très rapidement. Comme prévu, une partie des navires franco-espagnols restent en dehors de l'affrontement. Première erreur énorme de Villeuneuve : certes la victoire était possible sans l'intervention de ces bateaux, mais les engager aurait assurer une domination écrasante. Nelson profite de cet écart et lance ses deux colonnes à l'assaut. Le combat est d'une furie ahurissante : partout les canons tonnent, les mâts explosent, les hommes hurlent... On assure que certains marins ou soldats sont devenus sourds pendant la bataille ! Une heure plus tard, la situation est mitigée : les anglais ont réussi à s'infiltrer au milieu de la concentration espagnole, obligeant les français à venir secourir leur allié ; mais en contrepartie, Nelson a perdu plusieurs navires. A ce moment précis, Villeneuve pouvait remporter la plus grande victoire de sa longue carrière, venger l'affront d'Aboukir et surtout faire cesser ce qui fut plus de 400 ans de domination fluviale britannique ! Mais l'amiral a trop voulu défendre au lieu de contre-attaquer... Deuxième erreur, fatale. De plus, les forces franco-espagnols ne pouvaient coordonner leur progression, et pour cause : la barrière de la langue ! Nelson harangue ces troupes, répare les avaries de son vaisseau-amiral, le "Victory" et s'élance seul face au "Redoutable", le navire-amiral de Villeneuve. Les marins anglais reprennent confiance et poussent les français sur la défensive. Mais Nelson est grièvement blessé par un boulet du "Redoutable", ce qui met les anglais dans une colère indestructible. Trois heures plus tard, il n'y a plus de marine française, et les rares bateaux espagnols rescapés s'enfuient déjà vers Grenade. Villeneuve arrive une fois encore à s'échapper, tandis que l'Angleterre pleure Nelson, lui octroyant des funérailles nationales en hommage à sa grandeur. Napoléon dira à Sainte-Hélène : "Nelson est le seul anglais que j'ai toujours admiré : il a sauvé son pays de l'anéantissement, ce dont je suis bien malheureux de n'avoir pas réussi moi-même..."
La bataille de Trafalgar a permis à l'Angleterre de garder sa suprématie maritime, et obligé Napoléon à la vaincre par "le blocus continental".
Pour retourner à la page des batailles, cliquez-ici.