La menace autrichienne s'avance à grands pas vers la France, et Napoléon doit rediriger son armée vers la frontière opposée. Le général Mack, commandant des forces autrichiennes, est plus que confiant. Il traverse l'Inn et s'aventure en Souabie (près de Munich). L'Empereur vient de passer le Rhin et attaque le 25 septembre l'avant-garde ennemi, qu'il détruit. Ney, le 8 octobre, remporte une victoire difficile à Gunzbourg. Mack décide de se replier dans la forteresse d'Ulm, en attendant les renforts de Vienne...
De violents affrontements ont lieu pendant le replie autrichien dans la ville. Le général Dupont décide lui-même, sans ordres de l'Empereur, d'harceler les lignes ennemis. Mack est complètement déboussolé, car il ne sait quoi pensé : d'un côté, il voit la détermination des français à en finir, qui se mesure par le nombre de ses morts. Et de l'autre, le célèbre espion Charles Schulmeister lui affirme que Napoléon se retourne vers Berlin, abandonnant donc ses positions, pour prévenir un rapprochement prussien dans le cours de la guerre. L'erreur, involontaire, vient du fait que Schulmeister joue double jeu, il sert l'Empereur des Français. Il a donc délibérément mentit à Mack. Celui-ci tente une sortie vers 12 heures. Les divisions françaises, qui s'attendaient à cette manoeuvre, chargent avec furie. Pendant que les cavaliers et l'infanterie mitraillent les pauvres autrichiens, l'artillerie pilonne les murs de la ville pour appauvrir au maximum les défenses. La veille du 20 au soir, les 27 000 autrichiens et les 50 000 habitants embrassant leur cause sont obligés de se rendre. Le très célèbre épisode de la reddition d'Ulm s'est joué ainsi. Le 20 au matin, les dignitaires ennemis, avec Mack en tête, se présente devant Napoléon. Celui dira à ses officiers : "Voyez, messieurs, il est comme Vercingétorix à Alésia, il vient à moi pour éviter un grand crime, c'est en ce sens qu'il est chef".
Ulm constitue la première grande victoire de la campagne d'autriche de 1805. Une ville entière et toute sa garnison ont été capturé, donnant une position stratégique à l'Empereur dans ce secteur. Une autre facette du génie de Napoléon s'est affermie ici : celle d'octroyer une grande importance à l'espion. Mais cette éclatante victoire sera bientôt ternie par la tristement célèbre défaite de Trafalgar...
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